4ème et avant-dernier extrait international de l’album Erotica (Bye Bye Baby n’étant sorti qu’en Allemagne, au Japon, en Australie et en Asie seulement), Fever est une reprise de titre bien connu de Little Willie John.
Sorti à l’origine pour la première fois en 1956, ce titre a été repris de nombreuses fois par d’autres grandes vedettes internationales telles que Elvis Presley, Peggy Lee, Ella Fitzgerald, Ray Charles, James Brown, Joe Cocker, Nancy Sinatra, Boney M, Amanda Lear, Bette Midler ou plus récemment encore Michael Bublé.
Le single de Madonna lui, a vu sa sortie quelque peu précipitée à la suite des scores de ventes jugés décevants du single précédent Bad Girl, ce titre sort le 6 mars 1993 alors que Bad Girl n’était sorti que le 22 février.
En 1992 lorsque Madonna prépare l’enregistrement des 1ers titres pour son 5ème album avec le compositeur Shep Pettibone, ils travaillaient alors ensemble sur une chanson appelée « Goodbye to innocence » et entre les pauses Madonna s’est mise à fredonner les paroles de Fever sur la musique prévue pour « Goodbye to innocence ». Emballés par le résultat, Madonna et Shep Pettibone décident d’abandonner leur chanson originale et de faire à la place, une reprise de ce titre célèbre.
Un simple petit coup de fil de Madonna à Seymour Stein (le PDG de sa maison de disques Sire Records) et quelques heures plus tard à peine, ils avaient l’autorisation officielle de reprendre ce titre sur l’album Erotica.
Lors de la sortie de l’album, certains critiques musicaux n’ont pas manqué de saluer l'audace de proposer ainsi ce morceau dans un style mêlant la dance et la house music.
Bien qu’il n’ait jamais figuré sur un album officiel de Madonna, quelques bribes de la musique originale du titre « Goodbye to innocence » subsistent sur Up Down Suite : un exercice de style techno-dance de plus de 10 minutes qui se retrouve sur le cd single suivant « Rain ».
Bien qu’il ne soit jamais sorti en single aux Etats-Unis, le titre Fever a tout même réussi à se hisser en haut des charts spécifiquement dance là-bas et devient ainsi le 15ème single de Madonna à avoir atteint la première place des ventes de disques spécifiquement dance aux Etats-Unis (le fameux Billboard Hot Dance Club Play chart).
Si comme souvent en France dans les années 90, les singles de Madonna n’ont pas fait de grandes étincelles au TOP 50 des meilleurs de ventes de singles, celui n’a pas fait exception (il est arrivé seulement 31ème), en revanche Fever a fait de bien meilleurs scores dans le reste de l’Europe et du Monde puisqu’il est arrivé classé n°1 en Finlande, n° 6 en Angleterre et n° 7 au Japon.
En ce qui me concerne, je suis très content d’avoir cette version cd en pochette cartonnée de 12 cm car il est particulièrement bien rempli (une fois encore comme sur Deeper and deeper) de très nombreux remixes.
En 1er titre sur ce cd, il y a la version « album edit » de 4’30 qui raccourcit cette version de seulement 30 secondes par rapport à la version album qui dure 5 minutes tout pile.
Malheureusement à l’écoute je ne peux pas dire que ces remixes soient vraiment à mon goût car je trouve qu’ils se ressemblent presque tous beaucoup.
Pour moi la meilleure version de cette chanson est le fameux remix intitulé « edit one » remixé par Daniel Abraham que l’on retrouve sur le cd single suivant « Rain » et qui est la version qui a été choisie pour figurer sur le vidéo-clip : ben tiens, normal c’est la version la plus enthousiasmante et elle est sans conteste bien meilleure que tous les remixes qui se trouvent sur ce disque-ci.
En 2ème titre le « hot sweat 12 inch » de 7 minutes 57 de Shep Pettibone est non seulement bien trop long mais en plus il remplace la musique originale complètement afin de donner au titre un style dansant beaucoup plus à même de plaire aux discothèques car il est, je me dois de l’admettre assez efficace et intéressant mais il n’a plus grand-chose à voir avec la musique de la version originale. C’est malgré tout je trouve, le remix le plus réussi de tous ceux qui figurent sur ce cd à mon humble avis.
En 3ème titre on trouve le « extended 12 inch » de 6 minutes et 8 secondes qui est le remix le plus fidèle à la version album que l’on puisse trouver sur ce disque puisqu’il s’agit de la version longue officielle de cette version. Je crois que c’est bien la 1ère fois que je ne suis pas enthousiasmé par une version longue officielle, tout simplement parce que la musique choisie dès le départ par Shep Pettibone pour la version album est trop linéaire et ne change jamais beaucoup (sa base est presque toujours la même que ce soit pour les couplets ou les refrains) et ça, quand c’est comme ça, je m’ennuie vite en écoutant un morceau si la musique est toujours la même. Ce mix est plutôt pas mal fichu mais comme moi je suis beaucoup plus enthousiasmé par le remix « edit one » de Daniel Abraham que par la version album, je trouve cette version plutôt triste et inintéressante (en tout cas pour moi).
En titre 4, le « shep’s remedy dub » de 4’30 invente encore une nouvelle musique house simpliste ponctuée de samples de Madonna disant simplement « Fever ». Une version à l’attrait très limité (comme la plupart des dub mix) et dont on se lasse bien vite, raison pour laquelle ce mix est sans doute si court. Les parties avec la batterie seule sont cependant les plus réussies car très dynamiques et on le sait depuis longtemps, Shep Pettibone est un pro des batteries complexes et réussies et il n’a plus rien à prouver à personne dans ce domaine.
En titres 5 et 6 pour finir 2 remixes des Murk Boys (Ralph Falcon & Oscar Gaetan) qui se ressemblent beaucoup. Tout d’abord le « miami mix » de 7 minutes 10 qui, sur une musique d’abord minimaliste puis de plus de plus en dissonante et étrange met la chanson dessus sans se soucier une minute si ça va ensemble ou non : bref, qu’en dire de plus si ce n’est que ce n’est franchement pas une réussite.
Et enfin le « deep south mix » de 6 minutes 28 est dans le même style mais encore pire avec des samples des choristes et de leurs « you give me fever » qui fusent de partout parfois même s’entrechoquant avec les paroles de Madonna sans grande habileté. Bref beaucoup de batterie seule sur les couplets et les refrains de la chanson mais quand la musique survient, de toute manière, elle ne va pas avec le reste alors…
Bref moi je vais en rester au superbe « edit one » de Daniel Abraham et pour les plus intrépides et courageux je conseille la version longue normale et éventuellement l’inventif « hot sweat 12 inch » mais les autres remixes sont franchement à brûler et à oublier très vite.
Dans le vidéo-clip concocté par Stéphane Sednaoui (un réalisateur français, ancien petit ami de Kylie Minogue : comme le monde est petit) ;) on y voit Madonna prendre des poses de statues de déesses, peinte de différentes couleurs, tout ça sur un fond kaléidoscopique. Là encore je ne trouve pas que ce soit une réussite. Ce clip a beau être assez énergique et remuant, il fait mal aux yeux, je n'en suis pas fan. Dans le même style je trouve que le clip de Bedtime Stories est beaucoup plus inventif et réussi. On peut trouver le vidéo-clip de Fever sur la compilation dvd « The video collection 93:99 ».
Madonna a interprété Fever sur scène lors du Girlie Show de 1993, le titre est 2ème de la set-list tout de suite après Erotica.
Tous les supports de Fever portent cette même pochette à l’exception d’une ou deux éditions limitées seulement comme le très rare et très beau 45 tours picture-disc numéroté sorti en Angleterre ou encore le double-maxi 45 tours promo sorti le 22 mars 1993 uniquement aux Etats-Unis (un maxi vinyle rouge !) et qui porte la pochette de Bad Girl ! ? !
Photos du 45 tours picture disc anglais (édition limitée et numérotée) :
Photos du double-maxi 45 tours promo américain :
En voilà un article très riche en information digne d'un professionnel en journalisme musical!
RépondreSupprimerMerci. J'ai mis près de 6 heures avant d'être à peu près satisfait du résultat final. ;)
RépondreSupprimerOn devine bien aisément des heures conséquentes de travail, afin d'aboutir à un tel résultat!
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