mercredi 20 mai 2015

Pet Shop Boys – Please (24 mars 1986)


Mais avant de parler de ce très très bon 1er album du groupe Pet Shop Boys, pour ceux qui ne les connaîtraient pas, voici rapidement en quelques lignes le résumé de l’histoire de leurs débuts dans la musique.

Le groupe Pet Shop Boys s’est formé au mois d’août 1981 quand Neil Tennant (le chanteur) alors journaliste pour le magazine musical anglais « Smash Hits » rencontre Chris Lowe (le compositeur) alors étudiant en architecture. C’est dans un magasin d’électronique du quartier de Chelsea à Londres qu’ils réalisent ensemble qu’ils partagent tous deux une même passion pour la dance music et décident alors de fonder un groupe.

Tout d’abord appelé « West End » car ils vivaient dans le quartier ouest de Londres, le groupe changera finalement de nom pour « Pet Shop Boys » (les garçons du magasin d’animaux) car un de leurs amis communs tenait une animalerie.

Alors que Neil Tennant devait dans le cadre de son travail de journaliste interviewer le groupe Police à New-York, ils en profitent pour rencontrer dans le même temps le producteur Bobby Orlando et lui donner une bande contenant quelques-unes de leurs démos. Impressionné, Orlando leur proposera d’enregistrer ensemble plus d’une dizaine de titres dont « It’s A Sin » et « West End Girls » qui deviendra alors leur 1er single. Cette chanson sortira 2 fois.

Le premier remix de cette chanson sorti chez CBS Records (aujourd’hui Sony Music) a été un échec commercial (bien qu’ayant bénéficié de nombreux passages radios en France comme aux U.S.A), les Pet Shop Boys continuent pourtant de croire en leur bonne étoile.

Ils décident alors de poursuivre leur aventure sans Orlando en lui rachetant (très cher) les droits des chansons qu’ils avaient conçu ensemble jusque-là (parmi lesquelles les titres « Two Divided By Zero », « I Want A Lover », « Later Tonite » et « Opportunities (Let’s Make Lots Of Money) » qui figureront dans des versions beaucoup plus élaborées sur ce 1er album du groupe qui sortira 2 ans plus tard).

En mars 1985, ils engagent le manager Tom Watkins et signent avec le petit label anglais Parlophone (une branche de la grande maison de disques EMI avec laquelle Kylie signera également son retour à la pop en l'an 2000 avec son titre « Spinning Around »).

En avril, Neil Tennant quitte le magazine « Smash Hits » dans lequel il était déjà devenu rédacteur en chef et en juillet le groupe publie son 2ème single « Opportunities (Let’s Make Lots Of Money) » avec en face-b la chanson inédite à l’époque « In The Night ».

Là encore, même si cette 1ère version du titre « Opportunities » ne rencontrera pas le succès escompté cette fois-ci (en effet le single n’a été classé que 116ème du top des singles anglais), le groupe ne se laisse pas décourager pour autant. Cette chanson, tout comme « West End Girls » sera plus tard remixée par le groupe et rencontrera beaucoup plus de succès par la suite.

Ils retournent alors en studio en août 1985 pour ré-enregistrer leur 1er single « West End Girls » avec le producteur Stephen Hague. Sorti en octobre 1985 le single, bien qu’ayant commencé très bas dans les charts anglais finit par monter très lentement mais sûrement jusqu’à cette fois-ci obtenir enfin la 1ère place des ventes de singles en Angleterre mais pas seulement dans ce pays.

Cette fois ça y est, le carton est là et c’est le début de la consécration. « West End Girls » sera cette fois-ci même numéro 1 des ventes de singles aux Etats-Unis mais aussi n° 1 au Canada, en Finlande, à Hong-Kong, en Israël, en Nouvelle-Zélande et en Norvège. Le single se vendra à plus d’1 million et demi d’exemplaires et reste à ce jour encore, une des chansons les plus connues du groupe dans le monde.

Après le succès massif de « West End Girls » les PSB sortent en février 1986 leur 2ème single officiel sous Parlophone « Love Come Quickly » qui atteindra en Angleterre la 19ème place des ventes et en mars le groupe sort finalement son 1er album « PLEASE » (qui veut dire Merci en français).

Le groupe donnera ce nom au disque car ils souhaitaient très malicieusement que les fans du groupe soient obligés d’être polis auprès des revendeurs de disques lorsqu’ils demanderont « pourrais-je avoir l’album des pet shop boys, please (s’il vous plaît) ». lol C’est avec ce disque que les Pet Shop Boys ont commencé leur habitude (qui se poursuit encore aujourd’hui) à donner systématiquement des noms en un seul mot pour chacun de leurs albums !

Mais revenons-en donc à ce 1er album des Pet Shop Boys « PLEASE » qui est, vraiment excellent. C’est pour moi avec leur 2ème album « ACTUALLY » un des meilleurs albums produits dans les années 80. J'ai donc bien évidemment acheté cet album.

Ce disque sera ré-édité en double CD incluant toutes les face B et les remixes inédits de l’époque le 4 juin 2001 quand le groupe re-sortira leurs 6 premiers albums remasterisées dans une édition deluxe avec un livret de 16 pages racontant l’histoire de chaque période.

CD ORIGINAL DE « PLEASE » SORTI EN 1986 :










Non seulement les singles sont tous très bons que ce soit « West End Girls », le slow « Love Comes Quickly », le très électronique « Opportunities (Let’s Make Lots Of Money) » ou encore le tube à la mélodie au piano très très belle « Suburbia » mais les chansons de l’album ne sont pas en reste.

Le titre qui ouvre l’album « Two Divided By Zero » est un titre accrocheur qui donne immédiatement le ton de l’album (énergique et électronique à mort). Selon la rumeur, la voix électronique que l’on entend prononcer le titre dans cette chanson était la voix du fameux jouet « La Dictée Magique » sorti en Angleterre sous le nom « Speak And Spell » de Texas Instruments mais il n’en est rien.

Cependant il est clair que ce jouet a marqué beaucoup de monde surtout dans la pop puisque même le groupe Dépêche Mode appellera son 1er album « Speak & Spell » en hommage à ce jouet culte de Texas Instruments.

Mais Neil Tennant a avoué récemment que c’est d’une calculatrice électronique parlante qu’il avait offerte à son père que provenait les samples disant « Two » « Divided By » et « Zero » (traduction : deux divisé par zéro) prononcés de manière électronique et utilisés comme samples dans cette chanson.

Mais « Two Divided By Zero » n’est pas le seul tube en puissance resté bien au fond de cet album, il y a aussi l’excellent et très dynamique « Why Don’t We Live Together » à l'ambiance assez proche des titres produits par Bronski Beat l’ancien groupe du chanteur Jimmy Sommerville ou encore le plus calme et mélodieux « Tonight Is Forever » qui sera repris ensuite par Liza Minelli en 1989 sur son album « RESULTS », produit par les Pet Shop Boys.

Sans oublier le superbe titre « I Want A Lover » à la mélodie imparable, je crois que c’est vraiment mon titre préféré de tout l’album !

La spécificité des paroles de cet album comme celles des 2 suivants du groupe est que elles sont toujours très androgynes dans leur contexte. En effet les histoires que ces chansons racontent peuvent toujours être vues du point de vue hétérosexuel comme du point de vue homosexuel.

C’est quelque chose de complètement voulu et qui amusait beaucoup à l’époque le chanteur Neil Tennant qui n’admettra son homosexualité qu’en 1992, peu avant la sortie de leur 5ème album, l’excellent « VERY » sur lequel les boys reprendront « Go West » le tube des Village People.

Ce qui est très inhabituel également sur ce disque c’est sa pochette. Même si la version CD a quelque peu changé la donne, à l’origine la pochette de l’album (en en-tête de cet article) incluait comme vous pouvez le constater une toute petite photo du groupe (presque minuscule : de la taille d’une photo d’identité comme celles produites par les appareils de type photomaton), le tout entouré d’un énorme fond blanc avec le nom du groupe et de l’album écrit en tout petit.

Les Pet Shop Boys tenaient beaucoup à ce détail afin que la pochette de cet album se distingue très largement des autres pochettes souvent très remplies des autres groupes sorties à l’époque. Un détail qui n’a pas manqué d’attirer l’attention des designers sur les Pet Shop Boys dès 1986.

Autre petit détail d’importance et presque jamais vu dans le monde de la musique, le livret d’origine du CD qui comprend pas moins de 72 photos différentes du groupe. Là encore les boys se distinguent des pochettes où il y a très peu de photos de l’artiste à l’intérieur d’un disque, là ils font tout l’opposé et je crois que en mettre autant d’un coup, ça doit être un record historique, non ? :)

Mis à part leur single « Love Comes Quickly » il n’y a que 2 titres lents sur cet album, le piano-voix « Later Tonight » ainsi que le titre « Violence » dont je ne suis pas fan mais « Violence » sera remixé plus tard en 1993 dans une version appelée « Hacienda Mix » bien plus intéressante et qui figurera en face-B des maxis 45  tours et CD de leur single « I Wouldn’t Normally Do This Kind Of Thing ».

Pour ma part je donne donc à ce disque une note de 8 sur 10 car je suis nettement moins fan des titres lents.

Pour avoir une idée de la qualité mélodique indéniable des titres de cet album, je vous propose d’écouter ma chanson préférée de « PLEASE » : « I Want A Lover » (superbe mélodie !)



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