vendredi 31 octobre 2014

Kylie Minogue – Locomotion (20 juillet 1987)


Pour changer un peu, après avoir tant parlé de Madonna, je souhaiterais également largement développer plusieurs articles sur la 2ème chanteuse qui compte également beaucoup pour moi c'est-à-dire : Kylie Minogue. Alors commençons par le commencement, attention, c’est parti.

Kylie Ann Minogue, actrice australienne née le 28 mai 1968, était seulement connue, du moins jusqu’en 1987, pour son rôle de Charlène Mitchell dans le soap-opéra australien « Neighbours » (les voisins). Diffusé principalement en Australie et en Angleterre, la série se paye le luxe d’attirer plus de 20 millions de téléspectateurs lors de la diffusion en Angleterre de l’épisode où son personnage épouse Scott Robinson (rôle interprété par Jason Donovan qui deviendra chanteur lui aussi 2 ans plus tard).

Lors d’un concert pour une œuvre de charité auquel elle assiste avec d’autres acteurs et actrices de la série, elle accepte d’interpréter sur scène la chanson The Loco-motion : morceau pop, devenu un presque-standard américain aujourd’hui, il a été composé à l’origine par Gerry Goffin et Carole King et il a été rendu célèbre en juin 1962 par la chanteuse afro-américaine Little Eva.

L’enthousiasme suite à sa prestation sur scène est tel, qu’en Australie un 45 tours de ce titre est édité. C’est là que la magie opère et que tout commence pour Kylie Minogue dans le monde de la musique. Et le succès surprise est de taille, du moins dans son Australie natale car le single a squatté la 1ère place des charts du pays pendant 7 semaines consécutives, devenant même le single le plus vendu de toutes les années 80 en Australie !

Ceci attire l’attention des célèbres producteurs Stock, Aitken & Waterman, fraîchement reconvertis dans la musique eux aussi. En effet à l’origine la famille de Mike Stock éditait des livres, Matt Aitken produisait des films et la famille de Pete Waterman était mondialement reconnue pour sa production de stylos de luxe). Ensemble, ils se sont unis pour produire des disques et étaient alors toujours à la recherche de chanteurs et de chanteuses de talent (car ils n’avaient jusqu’alors encore révélé que Bananarama, Mel & Kim et le groupe Dead Or Alive). La collaboration très fructueuse entre ces producteurs et Kylie Minogue durera pendant près de 7 ans (d’octobre 1987 à juillet 1993).

Voici donc la pochette ce 1er single de Kylie Minogue (même pas encore produit par SAW à l’époque). Sorti uniquement en Australie, il comprend sur sa face A, le titre The Loco-motion appelé sur ce disque seulement « Locomotion » et qui dure 3 minutes et 15 secondes à ne pas confondre avec le titre « The Loco-motion », de même durée mais qui sortira presque exactement 1 an après jour pour jour et qui sera cette fois produit et mixé par Stock Aitken & Waterman (SAW).

Mais cette version-ci, beaucoup moins élaborée (musicalement ça ressemble un peu à des musiques produites par le Club Dorothée et les Musclés) mais bon, ne boudons pas notre plaisir, c’est différent et c’est frais et puis, il faut bien commencer par quelque chose.

Personnellement je n’ai pas ce single (je pense qu’il est bien trop rare et difficile de se le procurer aujourd’hui) et je n’ai été séduit par Kylie Minogue qu’à partir de son titre suivant « I Should Be So Lucky » qui a connu un succès mondial beaucoup plus conséquent, mais j’ai toutefois acheté cette version et sa face B, le titre inédit « Glad To Be Alive » de 3 minutes 42 secondes, car ils faisaient tous deux parti des compilations de remixes japonaises « Greatest Remix Hits volume 2 » pour la face A et volume 3 pour sa face B sortie en double-cd en 1993 et ré-édités depuis en Australie en 1998 et dont j’aurais l’occasion de reparler ici bien plus tard je pense.

Le titre principal bénéficiera même d’une version longue le « Chugga Motion Mix » de 7 minutes et 41 secondes qui démarre avec un bruit de locomotive suivi de claps frénétiques et qui comprend des parties samplées encore plus kitsch que n’en sont capables d’en produire Stock, Aitken & Waterman (et c’est pas peu dire) ainsi que d’une version alternative le « Girl Meets Boy Mix »  de 3 minutes 14 qui ressemble beaucoup au mix principal. Il se différentie simplement par un riff de guitare supplémentaire au milieu du morceau et un choriste masculin qui intervient en solo au tout début du titre sinon les versions commencent et finissent pareil.

Dès qu’elle sera récupérée par l’écurie Stock, Aitken & Waterman 3 mois plus tard, ce single sera ré-édité par eux en Italie et en Suède de cette même année avec une pochette différente et une chanson inédite beaucoup plus intéressante que « Glad To Be Alive », la très percutante « Getting Closer » de 3 minutes et 33 secondes composée par eux qui existe également en version longue sur le maxi australien : le « Extended OZ mix » de 4 minutes et 9 secondes qui rallonge un peu le début avec des parties de l’instrumental du morceau.

La version courte de l’excellent « Getting Closer » se trouve également sur la compilation de remixes japonaise et australienne « Greatest Remix Hits Volume 2 » sur le CD 1 et la version longue est toujours inédite en CD à l’heure actuelle.

En 2009, pour fêter les 22 ans de carrière de Kylie Minogue à leur manière, les producteurs Mike Stock, Matt Aitken et Pete Waterman font un cadeau incroyable à tous les fans de la belle dont je fais bien entendu parti, en déversant sur les sites i-Tunes du monde entier tout le catalogue complet de Kylie Minogue de la période Stock/Aitken/Waterman (de 1987 à 1993), dont toutes les versions instrumentales et les versions backing track de tous ses titres : les tubes bien entendu mais pas seulement, les titres d’albums et les face b inédites également.

Enfin c’est un très beau cadeau mais il est tout de même payant bien sûr puisque chaque titre est vendu 0,99 euros le morceau, mais ces morceaux n’ont jamais été publiés en CD et pour un archi-fan comme moi, le plus beau cadeau réside dans les backing-track car ce sont des maquettes qui sortent rarement des studios d’enregistrement, (en effet, il s’agit là de versions qui comprennent la musique + le chant des choristes intégré : bref tout sauf la voix de Kylie) : ce sont ces fameux titres backing-track qui étaient utilisés au début de sa carrière par Kylie Minogue lorsqu’elle devait interpréter les morceaux dans des émissions télévisées.

Ce déferlement de titres encore aujourd’hui inédits sur disque comprenait même des versions longues ou des remix totalement inédits, restés jusqu’alors dans les tiroirs numériques magiques de la maison de disques PWL (Pete Waterman Limited) : la fameuse HIT FACTORY (usine à hits comme ils s’appelaient eux-mêmes à l’époque).

Les morceaux de ce single qui ont été déversés sur iTunes en 2009 et qui n’avaient pas été publiés sur disque lors de sa sortie d’origine en 1987 sont les titres suivants :

GETTING CLOSER u.k. mix :
de 4’01 version remixée mais plus molle que l’originale, bref aucun intérêt.
GETTING CLOSER u.k. instrumental : 
de 4’01 : version instrumentale du u.k. mix et enfin
GETTING CLOSER extended OZ instrumental : 
version instrumentale du maxi original : génial, je l’adore.

Cependant aucune version backing-track de ces morceaux n’a été rendue disponible ; dommage.

Mais puisque ces versions instrumentales et backing track ont énormément de valeur pour moi en tant que fan (en effet je peux maintenant me faire des karaoké monstres sur Kylie chez moi et m’éclater à gorge déployée dessus : dommage pour mes voisins, lol) et puisque surtout ces versions n’existent pas en CD dans le monde, pour les préserver (en cas de crash de mes disques durs : je suis parano je sais mais comme c’est toujours possible), j’ai décidé de graver sur CD moi-même ces titres.

Voici donc la photo de la jaquette recto-verso et du cd lightscribe maison que j’ai gravé et produit moi-même. Vous ne le trouverez donc dans aucun magasin mais je le trouve quand même très chic, non ? :)



Après tout, qui a besoin d’une maison de disques pour éditer des CD aujourd’hui, surtout lorsque l’on bénéficie d’une imprimante laser couleur (au boulot) permettant l’impression recto-verso et un graveur de cd de type lightscribe à la maison (qui me permet de graver du texte et des photos directement sur les cd de ce type). Le CD single est peut-être mort pour les maisons de disques mais pas pour les fans doux-dingues mais doués en informatique comme moi, héhé… J

J’ai donc maintenant en ma possession un CD perso de Locomotion qui a plus de versions qu’aucun CD officiel existant (surtout qu’il n’existe aucun CD officiel de ces titres jusque là édités en disques vinyles et sur i-tunes exclusivement). Donc merci encore à Stock/Aitken/Waterman ainsi qu’à iTunes bien sûr. Merci aussi à la FNAC et la marque T’n’B qui produit ces boîtiers plastiques très commodes (et pas trop chers : 4 euros les 5). Je préfère utiliser ça plutôt que des boitiers CD traditionnels (trop volumineux) ou de produire des pochettes cartonnées comme le format cd 2 titres que je pourrais produire également si je voulais, mais ils seraient alors trop fragiles et n’auraient pas de tranches, alors…

Je vais donc m’amuser à éditer (si je puis dire) telle une vraie maison de disques, les 21 premiers singles de Kylie comme ça, en tant que sauvegarde d’abord pour ma tranquillité d’esprit et puis aussi pour pouvoir les lire sur n’importe quel platine de cd classique aussi. Mais le jour où 1 : je serais cambriolé qu’on me volera tous mes CD et où 2 : mes disques durs crashent tous en même temps où qu’ils sont volés eux aussi, alors là je me flingue ! lol

Et au cas où certains mauvais esprits penseraient que je pourrais enfreindre un quelconque copyright en faisant ce genre de chose, je tiens à préciser tout de même (même si cela me semble évident mais aujourd’hui on ne sait jamais alors il vaut mieux l’écrire) que bien sûr, je n’ai nulle intention de vendre ce genre de disque, ils sont juste produits pour mon plaisir personnel (et très égoïste, na !).

Mais bien sûr j'ai fait ces disques comme des vrais, c'est à dire que je mentionne sur la jaquette, qui a écrit, produit, arrangé, remixé les morceaux, le nom des titres, des remixes, des photographes, personnels de studios et avec bien sûr à l'intérieur, les paroles des titres (indispensables pour chanter en karaoké avec Kylie) ! 



Mais bref, assez parlé de mes propres réalisations délirantes et place aux visuels des singles et maxis officiels que je ne possède malheureusement pas mais que j'ai pu retrouver sur l'excellent site que je vous conseille de visiter discogs.com. Merci encore à eux. Il faut toujours rendre à César, ce qui appartient à César. ;)

POCHETTE DU SINGLE officiel :






POCHETTE DU MAXI officiel :




RE-EDITION OFFICIELLE ITALIENNE DE STOCK/AITKEN/WATERMAN EN 1987 :




jeudi 9 octobre 2014

Madonna – Crazy for you (30 mars 1985)


1ère chanson de Madonna extraite de la bande originale du film « Vision Quest » (avec Matthew Modine), « Crazy for you » est une ballade pop langoureuse et surtout, le premier slow sorti par Madonna en 45 tours (même si Borderline n’était pas très rapide non plus).

Mais « Crazy for you » en a surpris plus d’un. Les producteurs du film John Peters et Peter Guber ainsi que son réalisateur Phil Ramone ont décidé de faire appel à Madonna pour chanter ce titre pour leur film après avoir entendu quelques-uns de ses titres, ce qui n’a pas manqué de faire grincer des dents à cette époque (où Borderline était à ce moment-là dans les charts du monde entier).

Certains leur ont même demandé s’ils étaient sûr de leur choix de chanteuse et disaient même « Vous pensez que Madonna est capable de chanter comme ça ? ». Mais bien sûr qu’elle en est capable, non mais. Ce titre a été un important challenge pour Madonna, qui pouvait ainsi montrer qu’elle était capable de chanter dans un autre registre que le sien mais c’était aussi un challenge pour le producteur John « Jellybean » Benitez qui n’était aussi connu que pour produire des titres rapides uniquement.

John Bettis et Jon Lind ont écrit la chanson en se basant sur le script du film racontant la situation des jeunes héros du film à partir du moment où ils se rencontrent dans un night-club et la chanson parle donc assez ouvertement de la tension sexuelle entre eux et comprend de nombreux sous-entendus. Mais après l’enregistrement, Bettis et Lind étaient très loin d’être satisfaits du résultat final, pensant même à aller jusqu’à écarter la chanson de la B.O. du film au bout du compte.

Pendant plusieurs jours, Bettis et Lind n’entendent plus parler de leur chanson et commencent à se dire que c’est fichu, jusqu’à un coup de fil que reçoit Lind lui disant qu’un nouvel arrangement avait été produit par le compositeur Rob Mounsey et que, non seulement la chanson allait figurer sur l’album mais qu’en plus, cela en serait le 1er 45 tours extrait.

Très nerveux à l’idée d’écouter cette nouvelle version, Bettis & Lind ont été effectivement ravis du résultat final. Mounsey a complètement ré-arrangé les éléments de la chanson en y ajoutant des chœurs et au final la chanson ne ressemble presque plus du tout à la version démo d’origine. Jon Lind dira d’ailleurs au sujet du Rob Mounsey : « nous lui devons une fière chandelle, il en a fait un vrai tube ».

Il semble que c’est en fait Jellybean qui sentait que la chance tournait en leur défaveur qui a demandé à Madonna de le rejoindre au domicile de Rob Mounsey pour remixer le titre et le résultat fut payant. Jellybean a également dit aux médias à ce moment-là que « Crazy For You » a été une grande étape dans la carrière de Madonna, car ce titre passait dans les radios dites « sérieuses et adultes » qui ne passaient pratiquement jamais les autres chansons de la Madonne : une chance inespérée donc d’être prise au sérieux, même par des médias bobos qui étaient plutôt hostiles envers elle jusque-là.

Jellybean a décrit également à quel point ils étaient tous nerveux lors de l’enregistrement de la version finale car tous les instruments (batterie, claviers etc.) ont été joués en « live » par des musiciens et non automatisé sur des machines. « Je n’avais jamais enregistré un titre comme ça auparavant », dira-t-il.

De plus, des tensions ont émergé au sein de Warner Bros Records car certains dirigeants de la firme ne souhaitaient pas voir des chansons de Madonna sortir à ce moment-là de peur que cela ne fasse de l’ombre au succès déjà programmé de l’album « Like a virgin » qui devait sortir à peu près au même moment que la B.O. (en effet si la 1ère version de l’album « Like a virgin » est sortie en novembre 1984, la B.O. du film est finalement sortie elle, à quelques mois d’intervalle seulement, en février 1985).

Le directeur de Warner Bros Records Mo Ostin, lui-même, qui  s’opposait à la sortie de « Crazy For You » en single est allé voir le PDG de Warner Robert A. Daly pour lui demander de renoncer aux titres de Madonna sur la B.O. et une dispute terrible éclata entre eux au terme de laquelle Ostin sorta furieux du bureau de Daly et il fut décidé que « Crazy For You » sortirait en single et figurerait bien avec  le titre « Gambler »  sur la B.O. du film « Vision Quest » sous le label de David Geffen (Geffen Records : alors une filiale de la Warner).

Le succès du titre ne se fit pas attendre. La chanson sera numéro 1 au Canada et aussi aux Etats-Unis où ce sera son 2ème titre à être numéro 1 des ventes de 45 tours (après « Like A Virgin »). En Australie « Crazy For You » sera également numéro 1, il se paiera même le luxe de déloger de la 1ère place le single formé par le couple de titres « Angel / Into the groove » également de Madonna ! ;) 

En France il sera seulement classé 47ème des ventes, mais il ne faut pas oublier que le mois de la sortie de la B.O., il y avait déjà 3 titres différents de Madonna au TOP 50 français (« Into The Groove », « Dress You Up » et « Gambler »), sans parler de « Live To Tell » qui arriverait également dans le TOP français, à peine 3 mois plus tard.

Le vidéo-clip montre Madonna chantant la chanson (tout comme dans le film), mélangé avec des extraits d’autres scènes du film lui-même sur le même principe que le vidéo-clip produit pour « Gambler » le single suivant. Cependant le clip de « Crazy For You » se trouve sur le dvd double de la compilation « Celebration » sortie en 2009 mais le clip de « Gambler », lui, ne figure toujours sur aucun support officiel de Madonna.

Madonna a interprété « Crazy For You » sur scène lors du Virgin Tour de 1985 (on peut le voir dans la VHS du concert sortie à l’époque) ainsi que lors du Re-Invention World Tour en 2005 bien que son interprétation de ce titre sera exclue de l’édition du documentaire filmé « I’m Going To Tell You A Secret » sorti en dvd en juin 2006.

Madonna doit particulièrement apprécier ce titre car il figure (toujours remixé) sur presque tous les best-of de la chanteuse (à l’exception de l’édition simple cd de la compilation Celebration de 2009 – mais il se trouve sur l’édition double disque – et assez logiquement il est absent également de GHV2 car cette compilation ne couvrait pas cette période de sa carrière).

La version originale de 1985 ne se trouve que sur la B.O. du film ainsi que sur l’édition japonaise du maxi-cd 5 titres de « La Isla Bonita » (en titre 4) que je possède et dont j’ai déjà parlé ici.

« Crazy For You » re-sortira en single une 2ème fois, tout comme « Holiday » pendant la fin de l’exploitation du best-of « The Immaculate Collection » en 1991 avec une toute autre pochette (issue cette fois du clip de « Justify My Love » de Jean-Baptiste Mondino.). C’est ce maxi-cd que j’ai en ma possession sur lequel on retrouve le remix du best of en titre 1 et les versions longues de « Keep It Together » et « Into The Groove » remixés par Shep Pettibone.

Toutes les pochettes officielles de « Crazy For You » (édition de 1985) montrent cette photo sur fond noir de Madonna tenant un micro, seules les inscriptions où le dos de la pochette varient selon les éditions.

SINGLE AUSTRALIEN :




SINGLE JAPONAIS :

SINGLE JAPONAIS PROMO :

DOS DU SINGLE ESPAGNOL :

SINGLE AMERICAIN :





MON MAXI-CD DE 1991 :



mercredi 8 octobre 2014

Alisha – All night passion (27 septembre 1985)


Ce n’est pas du Madonna, je sais, mais… lorsqu’elle est apparue dans le paysage musical en 1985, Alisha Ann Itkin était à Madonna ce que le Canada Dry était à la bière : ça en avait le goût, ça en avait l’odeur mais ça n’en était pas tout à fait. Mais pourtant, il faut bien admettre que ça y ressemblait quand même beaucoup (surtout aux chansons de Madonna des périodes de 1982 à 1985) et ce, pour plusieurs raisons :

-         Tout d’abord car les sons utilisés sont souvent les mêmes (« Baby Talk » a la même basse que « Into the groove » sorti seulement 3 mois avant – et à mon avis, ce n’est pas un hasard –  les producteurs d’Alisha ont sans aucun doute souhaité marcher sur les très profitables plates-bandes de Madonna, mais ce n’est pas tout car le titre « All night passion » lui aussi, a la même basse que Everybody,

-         la chanson de l’album « Boys Will Be Boys » est écrite par Peggy Stanziale et Andrea La Russo : les mêmes qui ont écrit « Dress you up » pour Madonna et enfin et surtout

-         tout l’album est remixé par nulle autre que… Shep Pettibone, bien sûr.

C’est sans doute la raison pour laquelle, bien que la qualité de cet album, soit et de loin, très inférieur à n’importe quel autre album de Madonna, je ne peux m’empêcher de prendre un plaisir coupable à l’écouter et ce, assez souvent d’ailleurs. C’est un peu comme d’avoir un album inédit de Madonna datant de 1985 et je tiens en toute aussi haute estime les titres « Baby Talk » et « Stargazing » par exemple que « Gambler » et Dieu sait à quel point j’adore « Gambler » de Madonna. (D’ailleurs qui de la génération 70 / 80 oserait dire qu’il n’a jamais entendu le titre « Baby Talk » au moins une fois dans sa vie).

Alors évidemment cet album n’est pas parfait, loin de là. D’abord il est trop court (7 titres seulement) et c’est la raison pour laquelle je ne l’avais pas acheté lors de sa sortie dans les années 80 car je trouvais qu’il n’y avait pas assez de morceaux. Mais c’est tout simplement car ce n’était pas un album tout à fait normal mais plutôt un album de remixes dès le départ (car en effet la majorité des titres de ce disque font plus de 5 minutes chacun) mais à l’époque, j’ignorais ce que c’était qu’un remix album (je n’ai découvert ça très tard qu’en 1987 avec l’album Disco des Pet Shop Boys et l’album You Can Dance de Madonna.

Et mis à part les 4 singles « Baby Talk », « Stargazing », « Too Turned On » et « All Night Passion », il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent (« One Little Lie » est une reprise et « Boys Will Be Boys » est pas terrible non plus mais les 4 singles sont des tueries (surtout les 3 premiers) et je ne me lasse pas de les écouter, encore et encore. Et puis la nostalgie aidant, je n’ai donc pas regretté de finalement acheter cet album, même près de 30 ans après sa sortie d’origine.

Surtout que Shep Pettibone s’est surpassé ici, les 3 remix de « Baby Talk », « Stargazing » et « Too Turned On » comprennent tous des effets saccadés et samplés du plus bel effet et je les trouve tout simplement géniaux. J’aurais aimé qu’il s’applique à remixer aussi sérieusement « Into The Groove » 2 ans plus tard pour Madonna sur l’album « You Can Dance » car si son remix pour Madonna est amusant 2 minutes avec ses C’C’C’C’mon C’mon, on s’en lasse très vite, or je ne me lasse de ses 3 remixes très efficaces pour Alisha.

La seule chose qui a sans doute manqué à Alisha pour durer (mis à part la détermination et le talent sans faille de Madonna) c’est surtout des compositions de qualités égales sur ses albums suivants, car hélas, si en France, on n’en a plus jamais entendu parler après la sortie du single de « Stargazing », aux Etats-Unis, elle a encore sorti 2 autres albums (traditionnels cette fois, plus des albums de remixes) mais autant son album de 1987 (Nightwalkin’) que celui de 1990 (Bounce Back), les titres n’étaient clairement pas à la hauteur de la qualité des titres de ce premier album, hélas.

Merci donc à la maison de disques d’origine d’Alisha Vanguard Records d’avoir enfin édité cet album en cd car je rêvais de pouvoir entendre à nouveau dans de bonnes conditions ces titres, que j’avais perdu de vue depuis près de 30 ans. Malheureusement le mastering de ce cd est ici plutôt dynamiquement pauvre et le volume sonore est très très faible. 

Heureusement j’ai pu faire des miracles avec le très bon logiciel Shareware du nom de : Goldwave (que je recommande et dont je fais la pub à chaque fois que je le peux) avec lequel j’ai pu opérer un bon boostage du son afin que le son de ce cd soit aussi fort et puissant que celui des cd actuels (mais j’ai dû bien décupler ses décibels) et multiplier donc ainsi le volume par 10 ( ! ) pour obtenir un résultat satisfaisant aux normes sonores des disques d’aujourd’hui.

Chose étrange concernant cet album : son titre, il est différent selon les pays. A l’origine l’album s’appelait simplement « Alisha » aux Etats-Unis. En revanche il s’est appelé en France et dans de nombreux pays européens « All Night Passion » curieusement car ce titre est loin d’être représentatif ou le single le meilleur du disque. Il est appelé beaucoup plus logiquement « Baby Talk » au Japon, vu que c’est son plus gros tube, là en revanche, rien d’étonnant pour moi.

Autre curiosité : la pochette qui également varie très fortement selon les pays. Le dessin en haut de cet article était l’horrible pochette d’origine française bien que je peux comprendre la logique du remplacement de la pochette américaine (photo très rose bonbon de la très jeune Alisha sur son lit en petites chaussettes). Car cette pochette-là, quoique bien plus esthétique que l’horrible dessin plus haut montre à quel point Alisha était jeune lors de l’enregistrement de cet album.

Car elle n’avait environ que dans les 18 ans lorsque ces titres ont été enregistrés mais nulle part dans les vidéo-clips de l’époque, ni dans son image en Europe, elle n’était représentée comme une gamine à la Debbie Gibson, Tiffany ou Britney Spears mais plutôt comme une jeune femme très sexy. La pochette américaine faisant un peu plus gamine, je comprends qu’elle n’est pas été utilisée dans le reste du monde car si les américains sont habitués aux très jeunes chanteuses, ce n’était pas le cas du reste du monde, surtout au milieu des années 80. L’Allemagne a eu le bon goût de remplacer la pochette dessin par un dérivé de la photo du single de « Stargazing » où Alisha arbore un look sophistiqué et un peu plus adulte.

Bien sûr, pour les puristes qui, comme moi, aiment bien collecter toutes les versions d’un même titre, je me retrouve ici avec les mêmes difficultés pour retrouver les différents remixes et versions singles d’Alisha que pour le début de la carrière de Madonna puisque cet album ne comprend que les versions longues (dernière génération) de ses tubes.

Je ne retrouverais donc probablement jamais (sauf si il y avait un jour une ré-édition remasterisée avec des bonus de cet album – mon rêve absolu, bien sûr) la version single de « Stargazing », de « Too Turned On », de « All Night Passion » ou encore les remix 1ères versions de « Baby Talk » et « Stargazing » qui figuraient sur l’album vinyle de 1985 mais qui ont été remplacés sur cette nouvelle édition de l’album (sorti elle, en 1986) par les dernières versions, certes beaucoup plus polies produites un peu plus tard après l’exploitation de l’album par Shep Pettibone. Mais là je ne le regrette pas, les mix de ce cd sont plus élaborés et bien meilleurs. On peut écouter, comme toujours, ces mix plus rares et manquants sur Youtube, bien sûr. Merci encore à eux.

Je suis en revanche, très heureux d’avoir pu trouver la version single officielle de « Baby Talk » sur la compilation française appelée « 100 tubes 80 introuvables » en 5 disques sortie en 2007 par EMI MUSIC FRANCE (que l’on peut commander facilement sur Amazon ; référencé pour ceux que cela intéresse : 5099950057023). Baby Talk se trouve en début du disque 1 c’est dire s’ils ont compris eux aussi à quel point cette chanson est bonne et à quel point cette version est très très rare ! ;)



Ils ont également mis le remix version longue de « Stargazing » sur le disque 4 de cette même compilation les cons (excusez-moi je deviens vulgaire mais ça m’énerve vraiment beaucoup) au lieu de mettre la version single, surtout là où, sur ce même cd toutes les chansons ne sont que des versions courtes ! Bien sûr ce mix est génial (c’est le même qui figure sur mon cd) mais c’est une occasion de manquée très regrettable je trouve d’avoir sur cd la version single en bonne qualité.


Voilà donc tout ce que j’avais à dire sur cet album que j’aime beaucoup, surtout ses 3 singles/remixes « Baby Talk », « Stargazing » et « Too Turned On », allez je me les ré-écoute encore une fois pour le plaisir et après je reviens sur Madonna ! (promis-juré) ;)

POCHETTE AMERICAINE ET DE MON CD :




POCHETTE AUX PAYS BAS :


POCHETTE EN ALLEMAGNE :

Pour écouter le merveilleux remix dance de Baby Talk par Shep Pettibone, c’est par ici :
(mention très spéciale aux formidables effets à 4 minutes 10, j’adore ça ! Well done Shep !


lundi 6 octobre 2014

Madonna – Everybody (6 octobre 1982) a 32 ans aujourd'hui !


Sorti il y a exactement 32 ans aujourd’hui, « Everybody » a été le 1er single de Madonna. Sorti le 6 octobre 1982, Sire Records souhaitait au moment de sa sortie jouer sur l’ambiguïté qui faisait qu’à l’époque, toute personne qui entendait cette chanson pensait qu’elle était interprétée par une chanteuse noire. C’est la raison pour laquelle, la photo de Madonna ne figure pas sur la pochette du single, qui représente à la place, le dessin d’une scène de rue.

Mais cette ambiguïté probablement bienvenue pour les chiffres de vente, du moins du point de vue de la maison de disques, ne dura qu’un temps, puisque Madonna exigea de très vite tourner un vidéo-clip pour cette chanson. Elle disait à l’époque : « Si je n’avais pas de vidéo, je ne pense pas que tous les enfants du Midwest auraient eu la chance de me connaître. Les vidéo-clips remplaçaient les tournées car elles étaient alors diffusées partout ».

En 1982, à l’âge de 24 ans, Madonna vivait alors à New-York et faisait le tour des maisons de disques avec sous le bras, des versions démos de ses chansons « Everybody », « Ain’t no big deal » & « Burning up ». Comme elle ne rencontrait pas le succès escompté avec ses bandes à ce moment-là, elle décide de convaincre Mark Kamins, D.J. de la boîte de nuit new-yorkaise Danceteria de passer son titre « Everybody ».

Ce titre impressionnera alors Michael Rosenblatt du département artistique de la maison de disques Sire Records. Rosenblatt dira au sujet de Madonna alors : « Madonna est extraordinaire. Elle est prête à tout pour devenir une star et c’est exactement ce que je recherche chez une artiste : quelqu'un qui est « hot » et co-opérative. Alors je lui ai donc prévu une carrière d’abord basée sur des singles successifs pour éviter le risque potentiel de l’échec d’un album sorti trop tôt ».

Rosenblatt offre à Madonna 5 000 dollars d’avance + 1 000 dollars de royalties sur chaque titre composé et elle a signé ensuite auprès de Seymour Stein (le directeur de Sire Records) un contrat pour 2 maxi-singles pour commencer. 

Le 1er maxi-single prévu était « Ain’t no big deal » mais après avoir entendu la version finale, Rosenblatt décide de mettre le titre « Everybody » sur les 2 faces. Ainsi sont nées la version maxi de 5 minutes 59 et la version dub de près de 9 minutes (8’58).

Rosenblatt contacte alors le réalisateur Ed Steinberg pour lui demander s’il avait quelques heures pour réaliser un vidéo-clip pour Madonna avec seulement 1 000 dollars, là où des artistes renommés pour la qualité de leurs vidéo-clips comme Michael Jackson ou Duran Duran dépensaient déjà à l’époque des sommes folles à 6 chiffres pour leurs vidéo-clips. Pour 1 500 dollars, Ed Steinberg accepte. Ce vidéo-clip ne figure sur aucun support vidéo officiel de Madonna à l'heure actuelle.

Le vidéo-clip fut tourné au Paradise Garage, une boîte gay où Madonna danse sur scène avec 2 danseurs et des lumières blanches qui clignotent derrière eux. Une fois terminé, le vidéo-clip fut envoyé à plusieurs night-clubs qui diffusaient les clips sur des écrans géants et cela aida considérablement la chanson à se faire connaître. 

La version 45 tours traditionnelle dure 3 minutes et 58 secondes et en face B figure la version instrumentale de 4 minutes et 13 secondes. Ces versions ne figurent à l’heure actuelle toujours sur aucun album ou compilation officielle de Madonna. 

Le 45 tours et le maxi anglais bénéficient en outre de versions courtes (3’20), instrumentales (4’40) et longues (6’16) inédites, remixées par Rusty Egan qui ne sont sortis qu’en Angleterre.

La version maxi de « Everybody » figure sur « Madonna » son premier album et une version remixée figure sur la version deluxe de la compilation « Celebration » de 2009. 

Une version longue et très réussie (ma préférée) figure sur la compilation de remixes « You can dance » de 1987. Cette version a été remixée par Bruce Forrest et Franck Heller, sur un nouveau gimmick clavier (une pure merveille) de David Cole qui s’intègre parfaitement à la chanson d’origine bien qu’il fut composé 5 ans après.

Tout comme sur « Into the groove » sorti 3 ans plus tard, la voix de Madonna sur ce titre a été « double-tracked » : ce qui veut dire qu’elle a interprété à l’identique, chaque paroles sur 2 pistes différentes qui sont ensuite jouées ensemble afin de donner une impression de puissance dans la voix. Ce procédé a été très utilisé dans les années 80.

Ce procédé un peu abandonné dans les années 90 est de plus en plus utilisé à nouveau aujourd’hui afin de permettre à des chanteurs ou des chanteuses dont la voix n’est pas très puissante de paraître plus fortes. Dans ces cas-là, la même piste est doublée.

Il est aujourd’hui de notoriété publique, d’après les dires de leurs collaborateurs de studio, que Madonna & Kylie Minogue font partie des rares artistes à être capables de réinterpréter 2 fois les mêmes paroles à l’identique que ce soit dans les intonations aussi bien que dans l’intensité sans avoir recours à la technologie pour doubler une seule et unique piste copiée 2 fois pour obtenir ce même effet.

Pratiquement tous les disques de « Everybody » comportent ce fameux montage photo-dessin de Lou Beach montrant une scène de rue qui rappelle le style hip-hop new-yorkais en recto comme au verso (où figure souvent un dérivé du montage figurant en recto). Seul le 45 tours espagnol comprend une superbe photo inédite de Madonna en noir et blanc au verso.

Madonna interprétera ce titre lors du Virgin Tour de 1985 et il fut chanté également pour le final du Girlie Show World Tour de 1993. Lors du Blonde Ambition Tour, le gimmick « dance and sing get up and do your thing » sera interprété au beau milieu du titre « Express Yourself ». 

Le 6 octobre 2012, Madonna chantera « Everybody » lors du MDNA Tour à San José et dira avant de l’interpréter « Aujourd’hui est un jour très spécial pour moi. C’est le 30ème anniversaire de la sortie de mon premier single ». Elle sera aussi interprétée lors du Sticky and Sweet Tour mais seulement le 22 novembre 2008 à la demande de ses fans.

Commercialement, même si le titre a échoué à entrer dans le Top 100 traditionnel des singles aux Etats-Unis, il entre cependant dans le classement spécifiquement dance arrivant là-bas jusqu’à la 3ème place. Depuis sa sortie, ce single s’est écoulé à plus de 250 000 exemplaires.

Pour voir le vidéo-clip officiel de Everybody, pas de choix donc, direction Youtube :
https://www.youtube.com/watch?v=cOqr_x_9fMc

A mon grand regret, je n’ai aucun disque vinyle ou cd officiel de « Everybody », les pochettes ci-dessous proviennent donc toutes de sites Internet.

45 TOURS FRANÇAIS : 


45 TOURS BELGE : 


45 TOURS ESPAGNOL : 



MAXI 45 TOURS FRANÇAIS :