Quand le classement des ventes de
45 tours (le fameux TOP 50) est arrivé en France à l’ouverture de la 1ère
chaîne cryptée française Canal +, nous avons vu déferler sur la France (nous
qui ne connaissions que des chansons françaises à l’époque ou presque) toute
une vague de musique dite « New Wave » (de la nouvelle vague) dont
beaucoup de groupes, chanteurs et chanteuses allemands de pop ou de rock
(Scorpions, Modern Talking, Sandra, Nena) et parmi eu, se trouvait la pop plus
cérébrale et sophistiquée du groupe Alphaville.
Composé en 1984 de 3
membres : Marian Gold (le chanteur), Bernard Lloyd (le clavier) et Frank
Mertens (le génie des synthés) qui sera remplacé 1 an plus tard par Ricky Echolette,
ils ont composé des musiques inoubliables dont le triumvirat de tubes
« Big In Japan », « Sounds Like A Melody » et
« Forever Young » tous extraits de leur très brillantissime 1er
album.
Si tous leurs disques ne se sont
pas vendus aussi bien par la suite que ce 1er album culte du nom de « FOREVER
YOUNG » écoulé à plus de 2 millions d’exemplaires à travers le monde à
l’époque, c’est sans doute car du côté des paroles, c’est un peu plus cérébral
et moins naïf que la pop habituelle des années 80. Sur leurs deux premiers
albums, ils abordent entre autres des sujets relativement peu abordés dans la
pop (comme le tourisme sexuel, le sauvetage des espèces menacées comme les
dauphins, la sauvegarde de la nature, et même beaucoup plus tard la chute du
mur de Berlin : normal pour un groupe allemand me direz-vous (mais tous ne
l’ont pas fait).
Il faut dire également que les 2 premiers
albums du groupe « FOREVER YOUNG » et « AFTERNOONS IN
UTOPIA » étaient très très pop et créés sur des musiques très enjouées et
exclusivement à base de synthés, ce qui n’a pas été le cas des albums suivants,
les beaucoup plus hermétiques et difficiles d’accès 3ème et 4ème
albums « THE BREATHTAKING BLUE » et « PROSTITUTE ».
Même s’ils retenteront en 1994 (dans
le monde) et 1997 (aux USA exclusivement) un retour aux sources en technoïsant
leur musique à mort sur leur 5ème album au titre prophétique « SALVATION »
(qui se vendra malgré tout à 400 000 exemplaires), Alphaville ne
retrouvera plus jamais le succès du 1er album et des 3 premiers
tubes qui les ont lancé au milieu des années 80 : la faute aussi un peu au
chanteur (et principal compositeur) et à son caractère très indépendant qui a visiblement souhaité une
fois les 2 premiers albums à succès passés rendre volontairement les albums
suivants beaucoup moins accessibles et formatés.
En effet les titres de plus de 6
minutes passent très rarement en radio et les groupes qui changent
drastiquement de style à chaque album sont plutôt difficiles à suivre même pour
des groupies acharnées comme moi, (surtout quand les albums ne sortent que tous les 3 ou 5 ans) lol. (et oui même moi j’ai jeté l’éponge en
2010 et pourtant j’adore toujours ce groupe, c’est dire). L’intégrité
artistique au dessus des considérations commerciales, ce n’est pas le choix que
feraient la plupart des artistes, mais Alphaville n’est vraiment pas un groupe
comme les autres.
Aujourd’hui, 2 D.J. allemands ont
eu la bonne idée de creuser les profondeurs de leur catalogue sans fin (ils
sont un des rares groupes à avoir publié en indépendant (c’est-à-dire sans
l’appui d’une maison de disques major traditionnelle) 8 CD d’un coup en 1999,
puis 4 CD de plus en 2003) donc le matériel rare ou quasiment introuvable ne
manquait pas, c’est le moins que l’on puisse dire.
A noter également car c’est très
rare, que chaque cd de cette compilation fait plus de 85 minutes ! (pour
rappel la limite théorique maximum pour qu’un CD puisse être lu universellement
par tous les lecteurs est de 80 minutes de musique seulement). Il est possible même pour les particuliers de graver des CD spéciaux de 90 minutes mais certains lecteurs peuvent ensuite avoir des difficultés à lire les 10 dernières minutes. Fort
heureusement j’ai pu lire et copier sans problème mes 2 cd, ouf. Donc vive les progrès de l'informatique moderne !
Il faut dire que ces 2 D.J.
allemands Piet Blank & Jaspa Jones se sont spécialisés ces 10 dernières
années à dépoussiérer les bandes originales des tubes des groupes célèbres
(surtout en Allemagne mais pas que) des années 80. Ils ont à leur actif jusqu’à
présent des double-best of-compilations de Billy Idol, Culture Club, Sandra,
Kajagoogoo, OMD, Ultravox, Heaven 17 et autres Falco permettant ainsi aux fans de
ces artistes et groupes de bénéficier de nouveaux pressages numériques de toute
beauté de titres exclusivement sortis en disque vinyles dans les années 80 et
qui n’avaient pas eu l’honneur d’être pressés en compact disc jusqu’à présent.
Personnellement je rêve que Blank
& Jones se penchent un jour sur le cas Madonna. Je pense que ça n’arrivera
jamais (elle est trop perfectionniste et ne les laisserait pas faire ce qu’ils
veulent je pense) mais il n’est pas interdit de rêver. Car parfois il vont très
loin (ils ont été jusqu’à faire eux-mêmes, des versions longues de chansons de
Culture Club qui n’en avait pas eu à l’époque, comme le très culte « Do
You Really Want To Hurt Me », à l’aide des instrumentaux originaux afin de
respecter l’esprit original de l’œuvre et ça, j’adore !
Mais sur Alphaville en tout cas, inutile
des créer du matériel jamais publié de toute pièce car au vu de tout ce qu’il
existe déjà et qui n’a jamais été publié massivement), c’était inutile mais
malgré tout, on peut dire qu’ ici, ils ont mis le paquet, je dois le dire.
Dans ce double-cd-compilation que
je viens d’acheter et qui est sorti tout juste le 31 octobre dernier, on
retrouve toutes les versions longues des tubes d’Alphaville non seulement les 3
premiers titres que j’ai cités mais aussi les inoubliables « Dance With
Me », « Jerusalem » ou « Universal Daddy » : la
version longue de ce dernier titre (un de mes préférés) valait pour moi à lui
seul les 19,90 euros que coûte cette compilation mais on y trouve aussi toutes
les face B des 45 tours à ce jour jamais publiées en qualité numérique. Alors
merci encore Blank & Jones et vivement d’autres compilations aussi complètes
sur d’autres artistes que nous aimons tant car il y a tant à faire sur les
années 80, alors allez-y les gars et creusez, creusez encore, vous avez ma
bénédiction, cela va de soit.
Pour en finir avec ce disque, je
dirais encore que cette double-compilation ne se contente pas de nous recracher
de manière basique les titres rares de leur discographie entièrement remasterisés
(à partir des bandes originales) mais elle comprend aussi un livret de 16 pages
( ! ) avec les pochettes d’époque de tous les maxis 45 tours en grand
format pleine page, un historique complet qui retrace la carrière du groupe et
ils ont même poussé le vice du perfectionnisme jusqu’à demander au chanteur
d’Alphaville de commenter chacun des titres (faces B et titres plus obscurs
compris) sur leur techniques de composition et la signification des paroles
(très souvent cryptiques il est vrai) de leurs chansons, bref du travail de
pro, comme on aimerait en voir beaucoup, beaucoup plus souvent.
Pour ceux qui ne connaitraient
pas ces formidables chansons d’Alphaville du milieu des années 80, je vous
encourage à écouter au moins ces 4 titres-là, s’ils ne vous donnent pas envie
d’en écouter plus, c’est alors que vous n’êtes définitivement pas un fan
de musique pop des années 80. Même si les clips peuvent paraître désuets (et
sont le pur produit de leur époque), la musique et la voix du chanteur, elles, sont
encore aujourd’hui d’une qualité sans failles et le tout est bien plus beau que
bien des titres qui sont produits aujourd’hui.
LEUR PREMIER TUBE « BIG IN
JAPAN » :
https://www.youtube.com/watch?v=tl6u2NASUzU
LE TRÈS MÉLODIEUX « SOUNDS
LIKE A MELODY » :
(superbe musique on dirait du classique)
https://www.youtube.com/watch?v=mO3IEDRsP2Q
LEUR SLOW QUI TUE L’INOUBLIABLE « FOREVER
YOUNG » :
https://www.youtube.com/watch?v=IGAVwQAmAHs
ET LEUR DERNIER GRAND TUBE A
S’ETRE CLASSÉ AU TOP 50 FRANÇAIS
(la meilleure des quatre pour moi) « DANCE WITH ME » :
https://www.youtube.com/watch?v=-tmY1GEH3_Y
sans oublier LE FORMIDABLE LIVRET DU DOUBLE-CD DE BLANK & JONES :
Il y a de la pop des années 80 que j'apprécie, mais je dois t'avouer que malgré ton article enrichissant je n'accroche pas plus que cela...
RépondreSupprimerAh mais je peux comprendre tout à fait. J'ai aussi de très bons amis qui n'aiment pas du tout. Et heureusement que nous n'avons pas tous les mêmes goûts, le monde serait bien triste sinon. ;)
RépondreSupprimerMais moi j'adore, je les ré-écoute en boucle en ce moment. Je suis comme ça moi, je suis cyclique, quand je suis à fond dans un truc j'écoute toujours le même artiste jusqu'à ce que je me lasse et puis au bout de 2/3 mois je passe à autre chose.
Comme les artistes dont je suis dingue (Madonna, Kylie, Mylène etc) ne sortent pas des disques toutes les ans (comme je le voudrais), il y a beaucoup de groupes comme Alphaville qui m'aident à tenir (comme un drogué lol) en attendant le prochain disque des artistes dont je suis dingue.
Depuis aujourd'hui j'écoute en boucle le single 2 titres "Ainsi soit je (live)"!
RépondreSupprimerTu comprendras en parti pourquoi avec la publication de mon article de demain suite à une certaine acquisition ;-)